Les transports en France incluent le réseau routier, ferroviaire, aérien, fluvial et maritime. La France a un réseau dense et maillé de 146 km de routes et 6,2 km de voies ferrées pour 100 km2 ; les réseaux de transport sont pour la plupart structurés « en toile d’araignée » avec pour cœur la capitale Paris[2]. La totalité des rues, routes et parkings en France occupe une surface de 17 000 km2.
En 2019, le transport intérieur en France s'établit à 988,3 milliards de voyageurs-kilomètres. La majorité des trajets sont effectués en voiture individuelle.
La totalité des rues, routes et parkings en France occupe une surface de 17 000 km2[3],[4].
Longueur des voies et nombre d'aéroports :
Voies ferrées | 32 175 km |
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Routes | 894 000 km |
Canaux | 8 500 km |
Gazoduc | 14 232 km |
Oléoduc | 3 024 km |
Nombre d'aérodromes (2017) | 460 |
Dont aéroports accueillant des passagers commerciaux | 120 |
Un Français parcourt en moyenne 60 km par jour[7].
La longueur totale du réseau ferré national est de 28 000 km ; celui-ci est géré par SNCF Réseau. Il comprend, entre autres, 14 176 km de lignes électrifiées et 12 132 km à double voie (ou plus). L’endettement des transports ferroviaires en France est de 33,7 milliards d'euros (2013)[8].
Les lignes électrifiées le sont sous deux tensions distinctes : 1 500 V continu et 25 000 V monophasé.
Il existe deux écartements :
Les trains circulent à gauche, sauf en Alsace et en Moselle où ils roulent à droite (à l'instar de l'Allemagne). Le changement de sens s'effectue au moyen de sauts-de-mouton. En revanche, les TGV roulent bien à gauche sur la totalité de la LGV Est européenne.
L'exploitation est fortement concentrée sur les lignes principales : 30 % du réseau (8 900 km) représentent 78 % du trafic, alors que les 46 % (13 600 km) les moins utilisés ne drainent que 6 % de l'activité[9]. Il en est de même pour les gares et points d'arrêts : 12 % des gares (soit 366) voient passer 85 % des voyageurs (1,7 milliard), alors que les 56 % les moins fréquentées ne représentent que 1,7 % des voyageurs[10].
Alors qu'en France et en Allemagne, les trains de nuit sont supprimés, dans le reste de l'Europe, ils connaissent un renouveau[R 1]. Il en résulte que les émissions de CO2 dues au transport augmentent à nouveau en France en 2015[11],[R 2].
La part modale du train dans le transport de marchandises recule depuis 20 ans[12],[R 3], ce qui aggrave la pollution de l'air[13]. Pour ce qui est du transport de marchandises, les camions sont encore trop privilégiés vis-à-vis du train[14], notamment dans le cadre du juste-à-temps. Pour renforcer la part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises, la France entend développer deux nouvelles autoroutes ferroviaires, à savoir Sète - Calais et Bayonne - Cherbourg-en-Cotentin[15].
Le plus ancien métro est le métro de Paris, exploité par la Régie autonome des transports parisiens (RATP).
D'autres ont été construits pendant la deuxième moitié du XXe siècle à Lille, Lyon, Marseille, Toulouse et Rennes.
Ce mode de transport avait presque disparu de France à la fin des années 1950. Un renouveau des tramways est apparu au milieu des années 1980, plusieurs villes ayant recréé des lignes.
Le gouvernement entend encourager la pratique du covoiturage[16], qui devrait « exploser »[17]. Le taux d'occupation actuel des voitures est de 1,6 personne par véhicule en moyenne (1,43 pour la mobilité locale et 2,25 pour la mobilité à longue distance)[18].
Longueur totale : 950 000 km
Plus des deux-tiers des autoroutes sont à péage[réf. nécessaire].
En dehors des autoroutes, plutôt que d'installer des échangeurs, des ronds-points sont très souvent mis en place. Ces dispositifs couteux ont le mérite de réduire d'environ 40% le nombre d'accidents aux intersections. En 2017, la France compte entre 40 000 et 50 000 ronds-points[19]. Le nombre de ronds points en France est six fois plus élevé qu'en Allemagne et dix fois plus qu'aux États-Unis[19]. Chaque année, 500 nouveaux ronds-points sont créés en France.
L'autocar constitue une alternative au train, certes plus lente, mais plus économique. Le marché de l'autocar longue distance s'est libéralisé à la suite de la loi Macron d'. Au 1er trimestre 2017, plus de 204 villes françaises étaient desservies par les compagnies d'autocar[20].
Eu égard à la situation de disette financière de l'État et au coût trop élevé du réseau ferroviaire, le ministre des transports François Durovray entend développer les autocars express[21],[22].
Les conducteurs qui parcourent moins de 4 000 km/an conduisent 33 % de leur distance sur autoroute. Les conducteurs qui parcourent plus de 20 000 km/an conduisent 29 % de leur distance sur autoroute.
Les actifs qui se déplacent sur leur lieu de travail sont 74 % le faire en voiture. Cette part atteint 60 % pour les distances de moins de 5 km, qui représentent un tiers de ces déplacements[23].
Une voiture en France coûte en moyenne 33 cents par kilomètre (12,8 cents pour les carburants ou l'électricité, le stationnement et les péages, 12,2 cents pour l'entretien les pièces détachées et les assurances, et 8 cents pour le reste, majoritairement la décote[24].
Oléoducs : brut : 3 059 km ; produits raffinés : 4 487 km ; gazoducs 24 746 km[réf. nécessaire].
Voies d'eau : 14 932 km ; dont 6 969 km exploités régulièrement. Le réseau navigable (canaux et fleuves) est géré par VNF (Voies navigables de France) et des autorités telles que les commissions de sécurité.
Les ports maritimes français sont : Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Le Havre, Rouen, Cherbourg, Saint-Malo, Roscoff, Brest, Lorient, Nantes - Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Port-la-Nouvelle, Port-Vendres, Sète, Marseille - Fos-sur-Mer, Toulon, Strasbourg et Nice.
La marine marchande française est l'ensemble des navires armés par des compagnies de navigation maritime françaises. Au , la flotte française comprenait 409 unités (1 000 tonneaux ou plus de jauge brute) totalisant 11 006 863 t de port en lourd. Une partie de cette flotte bat pavillon étranger, soit 230 navires totalisant 7 144 805 t. La part battant pavillon français représente 179 navires pour un total de 3 862 058 t de port en lourd[25].
N. B. : la France dispose aussi d'un pavillon de complaisance basé aux îles Kerguelen (Terres australes et antarctiques françaises).
Nombre d'aéroports en France : 475.
À pistes revêtues :
L'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy-en-France, au nord de Paris, est l'un des principaux centres du trafic aérien en Europe. C'est aussi le principal aéroport français, devant ceux d'Orly et de Nice.
À pistes non revêtues :
Compagnie aérienne nationale : Air France
La France, d'après des informations de l'Insee[réf. incomplète], possède environ 862 héliports dont 659 sont publics. La France est l'État européen le plus pourvu en la matière.
Les lignes d'aménagement du territoire (LAT) sont des dessertes aériennes dont l'exploitation est subventionnée par les pouvoirs publics (État et collectivités territoriales).
Le transport et l'entreposage sont un secteur de l'économie, selon la nomenclature d'activités française[26].
En France, la loi d'orientation des transports intérieurs a réparti l'organisation des transports en commun entre différentes autorités organisatrices (loi no 82-1153 du modifiée plusieurs fois).
Cette répartition a été modifiée avec notamment les lois NOTRe[27] (portant nouvelle organisation du territoire de la république) et MAPTAM[28] (loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles), bien qu'elles ne soient pas spécifiques au transport :
Ces différentes collectivités ont, le plus souvent, confié le fonctionnement de leurs réseaux à des sociétés privées, dans le cadre de délégation de service public.
Enfin, l'État organise les transports d'intérêt national, notamment par l'intermédiaire de la Société nationale des chemins de fer (SNCF) et de Réseau ferré de France (RFF) créé par la loi no 97-135 du .
Les transports scolaires sont répartis entre les AOM et les départements (la région à partir du ) (interurbain) sauf en région parisienne où ils relèvent de l'État.
La loi d'orientation des mobilités a été promulguée en .
Le voyageur surpris sans titre de transport valable est taxé d'une amende forfaitaire, et dans certains cas (récidive) peut être soumis à des poursuites judiciaires. Les contrôles sont régis par la loi du 15 juillet 1845 relative à la police des chemins de fer, qui a été modifiée par la loi du relative à la sécurité quotidienne (LSQ) établissant un « délit d'habitude » lorsque « la personne concernée a fait l'objet, sur une période inférieure ou égale à douze mois, de plus de dix contraventions sanctionnées aux premiers et deuxième alinéas de l'article 80-3 du décret no 730 du , qui n'auront pas donné lieu à une transaction en application de l'article 529-3 du code de procédure pénale ». Le « délit d'habitude » est passible d'une peine de prison.
Plusieurs catégories de personnes ont le droit de mettre des amendes, dont « les officiers de police judiciaire, les ingénieurs des ponts et chaussées et des mines, les conducteurs, gardes mines, agents de surveillance et gardes nommés ou agréés par l'administration et dûment assermentés »[30].
La CNIL a promulgué en 2007 une autorisation unique concernant les traitements automatiques de données personnelles mis en œuvre par les « organismes de droit public ou de droit privé gérant un service public de transports » à des fins de « gestion d'infractions »[31].
La détention d'un contrat de transport valide donne au voyageur des garanties juridiques. En effet, le transporteur a l'obligation de transporter le voyageur jusqu'à sa destination en toute sécurité, sauf faute du voyageur qu'il doit alors prouver.
La Commission nationale des sanctions administratives dans le domaine du transport routier[32], est saisie pour avis est saisie pour avis par le ministre chargé des transports, sur les recours administratifs qui sont formés devant lui contre les sanctions administratives et sur les recours hiérarchiques formés contre les décisions préfectorales de sanction pour manquement aux réglementations des transports, du travail, de la santé ou de la sécurité relatives aux transports routiers de personnes et de marchandises. La commission est composée d'un membre du Conseil d'État (président de la commission), d'un membre de la Cour des comptes (vice président), d'un représentant du ministre chargé des transports, d'un représentant du ministre chargé du travail, d'un représentant des usagers des transports de marchandises et d'un représentant des usagers des transports de personnes, de quatre à six représentants des entreprises de transport routier de marchandises et de personnes ou de commission de transport, de quatre à six représentants des salariés des entreprises de transport routier de marchandises et de personnes.
Deux structures de financement sont en place : l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) et le versement mobilité (autrefois appelé « versement transport ») pour les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont devenus autorités organisatrices de la mobilité (AOM)[33]. Le versement mobilité s'applique aux entreprises de plus de onze employés.
Le financement est un sujet hautement sensible (voir Mouvement des Bonnets rouges et Mouvement des Gilets jaunes). La restriction de la liberté de déplacement est mal vécue, cependant que la question environnementale « ne constitue pas à ce jour un enjeu suffisant […] pour accepter des augmentations de financement au nom de l'intérêt général et de l'intérêt des générations futures »[34].
Le sénat lance en 2023 une mission d’information sur le financement des AOM[35]. En 2024, à court d'argent, l'État envisage de ponctionner l'AFITF, qui connaît de forts excédents budgétaires[36].
Seules les autoroutes obéissent véritablement en France au principe pollueur-payeur, qui a du mal à s'appliquer ailleurs dans le domaine des transports. L'abandon de la taxe poids lourds et l'absence d'augmentation de la composante « taxe carbone » dans la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) — qui finance pour partie l'AFITF — en sont des illustrations[37].
L'État confirme son engagement financier en faveur de la voiture électrique au travers de « dispositifs de soutien à l’achat et à la location longue durée de véhicules neufs à zéro émission »[38]. Mais la disette budgétaire de 2024 pourrait changer la situation, aussi le recours au financement privé au travers des certificats d'économie d'énergie est-il d'ores et déjà envisagé[36],[39].
Sur le prix du billet de train s'appliquent une TVA de 10 %[40],[Note 1], un péage ferroviaire[41] et des taxes sur l'énergie. La France est le pays d'Europe qui fait payer les péages ferroviaires les plus élevés, la redevance atteignant 40 % du prix du billet[40]. En revanche, les vols sont exonérés de taxe sur l'énergie et seuls les vols domestiques sont soumis à la TVA. Pour Le Monde diplomatique, le « système fonctionne comme une sorte de taxe carbone à l'envers : plus on nuit à l'environnement, moins on paie ! »[42]. Selon l'Affaire du siècle, un trajet effectué en train « coûte […] plus cher que la voiture » ou l'avion, ce qui est dissuasif vis-à-vis du train[TSP 1]. Par ailleurs, le contingement tarifaire et le manque de places conduisent à une hausse du tarif des trains à grande vitesse (TGV)[43],[44]. La France est pourtant le pays d'Europe qui subventionne le plus l'exploitation des trains, en l'occurrence les trains express régionaux (TER), mais pas des trains nationaux — au nombre desquels on compte les TGV. Les trains régionaux (TER) sont gérés directement par les régions. En revanche, la France investit peu dans l'entretien du réseau ou dans son extension[45],[46],[47]. Les régions continuent de subir en 2024 la hausse des péages ferroviaires[48],[49].
Le transport par rail français est dans une situation financièrement précaire, selon nombre d'associations[R 4]. Le rapport Duron publié en 2021 préconise une participation accrue des usagers eux-mêmes dans le financement des transports en commun. Il suggère également le fléchage d'une partie de la TICPE vers les AOM[50]. Les présidents de quinze régions réclament un « New Deal ferroviaire », eu égard aux crises et au changement climatique[51]. La forte augmentation du prix de l'électricité pourrait conduire à la fermeture de lignes ferroviaires[52],[45]. Selon l'Affaire du siècle, pour accompagner la stratégie nationale bas carbone (SNBC), l'État devrait mieux financer l'entretien du réseau ferroviaire.
Début 2023, la Première ministre Élisabeth Borne valide un vaste « plan ferroviaire » de 100 milliards d'euros d'ici 2040[53], que l'État ne financerait qu'à hauteur d'un quart[54],[55]. L'exécutif entend déployer des services express régionaux métropolitains autour de treize métropoles, mais la question du financement continue de se poser[56],[57]. Ainsi, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, évoque un projet de « sept à neuf milliards d’euros » pour sa seule région[58]. Le projet de budget en cours de discussion au Parlement n'évoque que « 600 millions d’euros prélevés sur les autoroutes et les aéroports par le biais d’une taxe, affectés au budget de l’AFITF et déjà fléchés pour financer [...] les études [relatives] aux futurs RER métropolitains »[59]. Sur les 100 milliards, 35 milliards d’euros environ doivent servir au réseau ferroviaire.
Mais en raison de coupes budgétaires annoncées début 2024, la modernisation du réseau est remise en cause[60],[61]. La région Hauts-de-France demande ainsi la tenue d'un débat national sur le financement du réseau ferroviaire[62],[63]. La hausse des péages ferroviaires devrait se poursuivre en 2025 et 2026[64]. En déplacement à Strasbourg en octobre 2024, le ministre des transports François Durovray avoue ne pas savoir où trouver les recettes « permettant de financer le plan de 100 milliards d’euros »[65],[21]. Il estime que le réseau ferroviaire coûte cher à l'État et souhaite développer l'autocar[66].
En matière de mobilités actives, l'objectif de la SNBC en 2030 en matière de vélo pourrait être atteint[TSP 1].
Mais en octobre 2024, le plan vélo de 2 milliards d'euros n'est plus d'actualité[67],[68].
Le projet de Schéma national des infrastructures de transport (« Avant projet consolidé » de [69]) reconnaît comme principaux « effets localisés des infrastructures » dont il convient de « réduire la portée », plusieurs nuisances et pollutions :
En France, les transports comptent pour 31 % des émissions de gaz à effet de serre territoriales[71],[72].
La mobilité du quotidien correspond à des déplacements dans un rayon de 80 km autour de son domicile. Elle compte pour 14 % des émissions de gaz à effet de serre territoriales du pays[TSP 2]. La mobilité sur longue distance (aussi appelée « voyage »[73]) correspond aux déplacements au-delà de 80 km. Elle compte pour 9 % des émissions nationales[TSP 3]. La part des distances parcourues en avion a progressé pour rejoindre celle parcourue en voiture en 2019[73].
Le fret compte également pour 9 % des émissions nationales[TSP 4].
En France, les principales sociétés de transport publics urbains sont :
En 2023, à la suite d'une idée lancée dans un hackathon, le ministre des Transports Clément Beaune annonce sa volonté d'expérimenter un "billet unique" pour toute la France dans un délai de deux ans. Sur la question du tarif unique (tel que pratiqué en Allemagne) il dit vouloir respecter la politique de décentralisation des transports)[75].
De nombreux comparateurs de prix ont vu le jour afin d'aider les voyageurs à trouver les meilleurs prix parmi la multitude d'offres. Certains sont spécialisés dans un seul mode de transport, d'autres permettent de comparer l'ensemble des modes de transport. En sa qualité d'organisation de consommateurs, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports recommande, pour des raisons juridiques, d'effectuer une réservation directe sur le site de l’opérateur retenu, plutôt que sur le site d'un comparateur[76].
Les principaux comparateurs de vol sont Skyscanner, Opodo et Kayak[réf. nécessaire].
Les principaux comparateurs d'autocar longue distance (« bus Macron ») sont en 2015 Vivanoda et Busradar[77].
Le principal comparateur de train est en 2017 Trainline[78].
Les comparateurs multi-transport comparent plusieurs modes de transport à la fois. Les principaux sont[réf. nécessaire] :
Les études de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), de The Shift Project et de l'association négaWatt, qui décrivent une trajectoire énergétique menant à 2050, comportent toutes un volet lié aux transports.
Selon un vote organisé par France 2 en 2019, 84 % des téléspectateurs français se disent prêts à renoncer à la voiture pour les trajets inférieurs à 3 km, tandis que 58 % se disent prêts à renoncer à l'avion pendant un an[80].
Même si le Ministère des transports reste responsable des transports[81], il doit composer avec le Ministère de l'écologie et son Ministère délégué à l'énergie, chargé de décarbonation et d'électrification des transports routiers[82].
Selon un rapport gouvernemental de 2022, la « neutralité carbone complète ne peut être atteinte qu’en associant une plus grande sobriété d’usage aux progrès technologiques : mobilités actives, covoiturage, mutualisation et massification, réduction du nombre et de la longueur des parcours, report modal et développement de la qualité de service et de la fréquentation des transports collectifs, etc. »[83].
Le taux d'occupation des voitures en France reste stable, s'élevant à 1,6 en moyenne[18]. Le gouvernement voit dans le covoiturage un « levier essentiel face aux enjeux de sobriété énergétique et de réduction des émissions de [CO2] »[84],[17].
Le haut-commissaire au plan, François Bayrou, estime en mars 2021 que l'électrification de la mobilité et du chauffage domestique entraînera une augmentation de la consommation française d’électricité de 35 %[85]. L'étude prospective « Futurs énergétiques 2050 » du gestionnaire de réseau de transport d'électricité RTE envisage une consommation d'électricité s'élevant à 100 TWh/an en 2050 pour les voitures électriques, et à 50 TWh/an pour l'hydrogène vert (dont une partie utilisée par le secteur des transports ; l'étude envisage une production d'hydrogène qui pourrait dépasser 120 TWh/an dans certains scénarios)[86].
Avec Transition(s) 2050, l'ADEME livre quatre scénarios. Le Conseil d'orientation des infrastructures envisage une « stabilisation globale ou au plus une croissance modérée des circulations »[87]. Le ministère de l'écologie élabore un schéma national d'infrastructures de transport[88]. In fine, la stratégie nationale bas carbone constitue une sorte de « feuille de route ».
L'association négaWatt prévoit le développement du vélo et du train ainsi que la diminution de la place de l'avion[89].
Jean-Marc Jancovici, président de The Shift Project, précise que la population sous-estime cruellement « le sang et les larmes » que demande la décarbonation, mais que certaines mesures sont faciles à mettre en place, telles que « favoriser les déplacements à vélo, [favoriser] la rénovation massive des bâtiments ou relancer la construction de centrales d’électricité bas carbone pilotable »[90]. L'association propose une prospective qui privilégie les mobilités actives, l'amélioration des dessertes de transport en commun et du covoiturage sur courte distance, l'intermodalité[TSP 5],[TSP 2]. Pour les mobilités sur longue distance, elle recommande de mieux planifier le tourisme, en faisant circuler plus de TGV et de trains de nuit en Europe et des e-autocars alimentés par caténaire ; les voitures sont électriques, même si les trains sont à privilégier[TSP 6],[TSP 3],[TSP 7] ; le fret bénéficie d'une intermodalité à toutes les échelles[TSP 8],[TSP 4].