Une unité émique[1],[2] est un type d’objet abstrait utilisé dans l’analyse linguistique et ses domaines connexes. Ce type d’unité est généralement désigné par des termes suffixés en -ème, comme le phonème, le graphème, et le morphème. Une unité émique est définie par Nöth[3] comme « une forme invariante obtenue à partir de la réduction d'une classe de formes variantes à un nombre limité d'unités abstraites ». Les variantes sont appelés unités étiques (terme qui serait construit par extraction des deux dernières voyelles de phonétique). Cela signifie que l’unité émique est considérée comme un seul objet sous-jacent qui peut avoir un certain nombre de différents observables « de surface », les représentations.
Les différentes unités étiques qui représentent une unité émique d'un certain type sont signalés par un terme correspondant avec le préfixe allo-, tels que les allophones, allographe, allomorphe (correspondant respectivement aux phonème, graphème, morphème). La relation entre l'unité émique et ses formes etiques est parfois appelé la relation all/ème[Par qui ?].
C’est à la fin du 19e siècle qu’apparaissent les première considération autour de ce type d’unité avec l’emploi du terme de phonème. Ce terme a été initialement utilisé pour se référer simplement à un discours sonore, mais il est vite venu à être utilisé pour désigner un concept abstrait, comme il le fait aujourd'hui (pour plus de détails, voir Phonème: Contexte et d'idées connexes). Le mot vient du grec moderne : φώνημα, phōnēma, signifiant « ce qui est émis (sous forme sonore) », du verbe φωνέω, phōneō, « son », qui vient à son tour du substantif φωνή, phōnē, « son ». D'autres unités émiques, comme morphème et graphème, ont ensuite été analogiquement construites en employant le suffixe -ème. Les termes d’unité émique (emic unit) et d’unité étique (etic unit) ont été introduites par Kenneth Pike[4].
Le préfixe allo- utilisés dans des termes comme allophone vient du grec ancien ἄλλος, signifiant « autre ». Ce préfixe est également utilisé en chimie.
Les éléments suivants sont les types d’unités émiques les plus fréquemment employés en linguistique:
Pour d'autres exemples d'unités émiques appliqués dans les diverses branches de la linguistique, voir chérème, lexème, grammème, kinème sémème, tagmème.
La distinction linguistique faite entre descriptions émiques et descriptions étiques a été généralisé par Pike (1954) et d’autres et appliqué dans différentes sciences sociales et comportementales. Dans ce sens généralisé, une description est qualifié d’émique lorsqu’elle se construit sur un système de représentation endogène d’un phénomène. Par exemple un locuteur natif d'une langue est supposé avoir une représentation, fût-elle inconsciente, du système phonémique de sa langue. À l’inverse une description étique est celle basée sur des observations exogènes.
Pour plus d'informations, voir émique et étique.