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L’Université libre de Bruxelles (ULB) est une université belge francophone implantée sur trois campus principaux (le Solbosch, la Plaine, Érasme) dans la région de Bruxelles-Capitale, ainsi qu'à Charleroi (Gosselies). Fondée en 1834, elle est l'une des plus importantes universités belges et est régulièrement citée comme faisant partie des 200 meilleures universités mondiales[5],[6],[7].
L'Université libre de Bruxelles fut fondée le , dans une période qui suivit l'indépendance de la Belgique et qui connut la désorganisation de l'enseignement supérieur.
Les trois universités d'État fondées à l'époque du royaume uni des Pays-Bas - Gand, Liège, Louvain - sont amputées de plusieurs facultés. Auguste Baron et Adolphe Quetelet avaient imaginé dès 1831 dans leur loge maçonniqueLes amis philanthropes l'idée d'une université « libre ». La création, en 1834, de l'Université catholique de Malines, sous l'impulsion des évêques de Belgique, fut le détonateur qui poussa le monde libéral à réagir rapidement. Le juriste Pierre-Théodore Verhaegen, vénérable maître de la loge Les Amis philanthropes, lança en un appel à une souscription dans les milieux libéraux et dans les loges du Grand Orient de Belgique en vue de la création d'une université « libre » qui combattrait « l'intolérance et les préjugés » en répandant la philosophie des Lumières. On fit cependant remarquer à Verhaegen l'utopie de son projet, lui qui ne disposait ni de professeurs, ni de locaux, ni d'argent. C'était sans compter sur l'aide du bourgmestre de Bruxelles et franc-maçon, Nicolas-Jean Rouppe, qui trouva des locaux dans l'ancien palais de Charles-Alexandre de Lorraine, place du Musée. Verhaegen annexa à son projet l'École de médecine et trouva des enseignants parmi les hommes d'expérience du Musée des sciences et des lettres (d). La Faculté de droit fut confiée à des professeurs bénévoles, comme Henri de Brouckère, qui était lui aussi franc-maçon. Dans la foulée, la Ville de Bruxelles alloua un subside et le , Auguste Baron pouvait, dans son discours d'inauguration, définir l'esprit de l'université libre :
« Nous jurons d'inspirer à nos élèves, quel que soit l'objet de notre enseignement, l'amour pratique des hommes qui sont frères, sans distinction de caste, d'opinion, de nation ; nous jurons de leur apprendre à consacrer leurs pensées, leurs travaux, leurs talents au bonheur et à l'amélioration de leurs concitoyens et de l'humanité...»
La première année universitaire pouvait commencer avec ses trente-huit professeurs et 96 étudiants. À l'origine, elle porte le nom d’université libre de Belgique et se compose de quatre facultés : philosophie et lettres, droit, sciences et médecine. À partir de 1842, elle changea de nom et devint l'université libre de Bruxelles.
Jusqu'en 1847, l'université vécut des souscriptions lancées par le Grand Orient et diverses loges maçonniques du pays, dont celle des Amis philanthropes. Outre les difficultés financières, l'Église et l'État faisaient peser des menaces sur la jeune université libre de Bruxelles. La loi sur l'enseignement supérieur de 1835 supprimait l'Université d'État de Louvain, ce qui permit à l'Université catholique de Malines de s'installer dans la cité brabançonne où elle prit le nom d’Université catholique de Louvain et à se présenter petit à petit, en passant outre à plusieurs arrêts[8] et en déformant son histoire, comme étant l’héritière et la continuatrice légitime de l'ancienne Université de Louvain, ce qu'on peut toujours lire actuellement[9]. Il ne restait donc plus que deux universités de l'État - Gand et Liège. Quant aux évêques, ils avaient peine à admettre l'existence d'une université qui se proclamait autonome et qui échappait ainsi à leur contrôle. La presse catholique milita contre l'enseignement dispensé à Bruxelles. Verhaegen répondit à toutes les attaques par un discours académique retentissant où il proclama : « Partis de la liberté d'enseignement, nous réalisons la liberté dans l'enseignement. »
Surmontant ces querelles, l'université libre devint une institution reconnue. La population estudiantine était en progression et l'on put en 1842 déménager dans un nouveau bâtiment, le palais Granvelle sis rue des Sols et rue de l'Impératrice.
En 1873, l'université ouvrit son école polytechnique où un enseignement pratique put être dispensé.
En 1880, elle fut la première en Belgique à permettre aux femmes d'accéder aux cours et ce au sein de son Institut de pharmacie. Avant cela quelques-unes étaient allées étudier dans des universités étrangères, principalement en faculté de médecine. Il n'y avait pourtant, en Belgique, aucune restriction légale en ce qui concerne l'accès des femmes aux hautes études. Mais, traditionnellement, seuls les hommes entraient à l'université, et surtout, aucune école secondaire ne préparait les jeunes filles à de telles études.
Le , un incendie détruisit l'aile gauche de l'édifice rue des Sols. La salle académique, la bibliothèque et une partie des collections minéralogiques disparurent dans les flammes. La reconstruction prit six ans.
Le était, depuis l'ouverture, un jour de congé à l'université libre de Bruxelles mais ce n'est qu'en 1888, à l'initiative des étudiants, qu'on organisa les premières célébrations de la Saint-Verhaegen.
En 1893, l'université libre de Bruxelles bénéficia d'un mécénat de grande envergure qui acheva le développement de la faculté de médecine : Ernest Solvay la dota d'un Institut de physiologie implanté au parc Léopold à Etterbeek (ces locaux sont actuellement occupés par le lycée Émile Jacqmain, une école secondaire très réputée) ; Raoul Warocqué, d'un Institut d'anatomie ; Alfred Solvay et quelques autres, d'un Institut d'hygiène et de bactériologie. Dès leur fondation, plusieurs instituts et facultés de l'université sont directement liés aux principales figures du capitalisme industriel belge à son apogée. Il n'est pas anodin que Solvay constitue une école de commerce (pour former les cadres nécessaires à sa multinationale), et un institut de physiologie (pour mesurer l'efficacité des ouvriers et contrôler leur rendement).
En 1899, fut créée l'École des sciences politiques et sociales.
Le XIXe siècle voit une intégration des Juifs à la société belge, en particulier grâce à l'Université qui accepte de nombreux étudiants et professeurs juifs. l'Université comptera également quatre recteurs juifs : Gottlieb Gluge, Martin Philippson, Adolphe Prins et Paul Errera[10],[11]
À l'origine issue d'un milieu certes anticlérical mais néanmoins catholique, ou au moins spiritualiste ou déiste, l'université verra au cours des dernières décennies du XIXe siècle le développement d'un courant farouchement athée ainsi que l'essor de la démarche scientifique positiviste chère à Auguste Comte, qui affirme le primat absolu de l'expérimentation et de la raison. Cette évolution ne se fit pas sans heurts. Ainsi, en 1890, la thèse de philosophie de Georges Dwelshauvers provoqua de vifs débats par ses positions athées alors que la majorité des professeurs de la faculté de philosophie et lettres étaient toujours déistes[12].
Ces conflits entre doctrinaires et progressistes, puis entre libéraux et socialistes se traduiront également à l’université libre de Bruxelles par l’affaire Reclus. Élisée Reclus, géographe français anarchiste, avait été invité à donner cours à l’université libre de Bruxelles en 1892. En 1893, à la suite d'un attentat anarchiste, le conseil d’administration s’opposa à sa venue, désavouant ainsi le recteur Hector Denis, premier socialiste élu à ce poste.
Cela provoqua une scission et la création d’une université nouvelle (1894 - 1919) qui sera parfois même surnommée « Université bulgare », au vu du nombre d'étudiants bulgares qui y étudieront, et qui perdura jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.
L'université libre modifia ses statuts et inscrit le le principe du Libre examen dans son premier article qui s'énoncera désormais comme suit: "L'Université Libre de Bruxelles fonde l'enseignement et la recherche sur le principe du libre examen. Celui-ci postule, en toute matière, le rejet de l'argument d'autorité et l'indépendance de jugement".
Dans les années 1880, les étudiants se groupent en cercles facultaires[13].
Par la suite, on verra apparaître des cercles interfacultaires qui ne groupent pas les étudiants par leur appartenance à une même discipline, mais en fonction de leurs opinions, philosophiques, politiques, etc. Le Cercle du libre examen en est un exemple[14].
L’Institut de sociologie fut fondé en 1902. L'année 1904 vit la création de l'École de commerce Solvay. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, qui entraîna la première interruption des cours de l'université, alors que Jules Bordet, professeur à l'université libre de Bruxelles se voit attribuer le prix Nobel de physiologie ou médecine (1919), on envisage de déménager à la suite de la croissance des besoins en espace et de la démolition du palais Granvelle du fait des travaux de la jonction Nord-Midi. Le choix se porte sur le plateau du Solbosch situé à la limite des faubourgs de l'époque. Les travaux débutent en 1921 par le bâtiment U inauguré en 1924. La construction du bâtiment A (qui n'est donc pas le bâtiment le plus ancien contrairement à une idée reçue) (1924-1928) est soutenue financièrement par la Belgian American Educational Foundation[15] (héritière de la Commission for Relief in Belgium (CRB)), une organisation américaine (présidée par Herbert Hoover) destinée à restaurer l'enseignement universitaire en Belgique meurtri par la guerre. Elle participe également avec la famille Tournay-Solvay au financement de la cité Héger ouverte en 1933. En 1939, est inauguré l'Institut de cancérologie Bordet, boulevard de Waterloo.
En 1911, l'université obtient par une loi sa personnalité juridique et se dénomme Université libre de Bruxelles - Vrije Hogeschool te Brussel[16].
De 1914 à 1918, les cours sont suspendus à la suite du sac de Louvain, à l'incendie de la bibliothèque et à la mort de 248 personnes dans la nuit du 25 au , événement qui connut un grand retentissement dans la presse internationale. Il faudra attendre le pour que les cours reprennent à l’université libre de Bruxelles.
« Plutôt périr que céder(…) elle manquerait à elle-même si elle acceptait la censure : ce qui caractérise notre institution, ce qui lui donne sa seule ou tout au moins sa vraie grandeur, c’est la liberté de pensée et de parole qui s’est abritée ici »[1]. Voici ce que déclarait Paul Héger, vice-président du conseil d'administration face aux tentatives des forces d’occupation allemandes de soumettre l’enseignement universitaire à ses ordres[17].
Les autorités de l'Université protestent contre les deux ordonnances antijuives du qui furent émises par l'occupant allemand, mais laissent néanmoins leurs services administratifs procéder à une « exécution passive » des ordonnances. L'« exécution passive » aboutit à l'exclusion des professeurs juifs, dont Chaïm Perelman qui organisa le comité de défense des Juifs, et sera suivie par l'exclusion des étudiants juifs. Certains ex-étudiants, s'engagent alors dans l'Association des Juifs en Belgique plutôt que dans la résistance, qui était quant à elle constituée principalement de Juifs issus des milieux populaires et de l'extrême-gauche. Certains rejoignent néanmoins la résistance comme Youra Livchitz, ex-étudiant de la Faculté de Médecine, qui organisa le l'attaque contre le convoi n° 20, contre la déportation raciale des Juifs[18].
En , sous l'occupation allemande, l'université préfère se saborder en fermant ses portes plutôt que d'accepter des professeurs flamands d'Ordre nouveau imposés par les Nazis[19]. Les étudiants et des professeurs partent dans d'autres universités belges, mais certains professeurs donnent des cours clandestins. Des professeurs et des étudiants militent dans la résistance, dont le Groupe G composé d'ingénieurs qui procèdent à des sabotages techniques comme la grande coupure affectant le réseau à haute tension par des destructions de pylônes et de stations électriques, ce qui handicape gravement les industries réquisitionnées par l'Allemagne pour la production de guerre[20].
Des cours furent donnés en néerlandais à l'université libre de Bruxelles dès 1890 en faculté de Droit, et en 1963 dans presque toutes les facultés. En attendant le monde politique ralenti par l'affaire de Louvain, l'université libre de Bruxelles prit les devants et se scinda en en deux administrations distinctes établies selon la langue.
En 1970, une loi dissout définitivement la personnalité juridique de l'université libre de Bruxelles - Vrije Universiteit te Brussel. Contrairement à l'université de Louvain, qui ne fut pas dissoute et où les actuelles UCLouvain et KU Leuven se partagent la personnalité juridique de 1911, deux nouvelles universités libres de Bruxelles sont fondées par cette même loi du 28 mai 1970 : l'université libre de Bruxelles, francophone, ainsi que la Vrije Universiteit Brussel néerlandophone[21].
Juridiquement, les deux universités sont donc indépendantes. Cependant, le titre de Vrije Universiteit Brussel est l'exacte traduction du nom de l'université libre de Bruxelles, les valeurs de la philosophie du libre examen étant celles de la nouvelle université de langue néerlandaise, comme elles sont celles de l'université libre de Bruxelles depuis 1835. Les deux institutions sont d'ailleurs voisines, les nouveaux bâtiments de la Vrije Universiteit ayant été érigés sur l'ancien champ de manœuvres de la gendarmerie à côté des extensions de l'université libre sur ce que l'on appelle le Campus de la Plaine, à Ixelles. Mais l'université francophone conserve le siège historique situé non loin de là, avenue Roosevelt, en plus de ses extensions. Cette proximité favorise les contacts entre professeurs dont certains enseignent dans les deux établissements. Des formations et des masters sont d'ailleurs organisés en commun.
Depuis le printemps 2019, un couple de Faucons pèlerins s'est naturellement installé au sommet d'un des bâtiments du campus du Solbosch. La femelle est née en 2014 près de Maastricht et le mâle en 2015 sur l'église Notre Dame de Laeken[22]. Cette installation naturelle fait suite à la progression spectaculaire de cette espèce en Belgique depuis que des mesures de protections ont été prises afin de permettre son retour après sa disparition totale du pays et d'une large partie de l'Europe suite à la persécution et à l'emploi de pesticides. Le couple nicheur du Solbosch fait s'élever à 14 le nombre de sites de nidification de cette espèce dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Le principal est celui du Solbosch, qui accueille l'administration et les services généraux de l'université. On y trouve également la plupart des facultés de sciences humaines, l'École polytechnique, la grande bibliothèque des sciences humaines, et parmi les musées de l'ULB, le musée de zoologie, la salle d'art contemporain Allende et le musée M. De Ghelderode.
Le campus de la Plaine accueille la Faculté des sciences et la Faculté de pharmacie. On y trouve aussi les Experimentariums de physique et de chimie, le musée des plantes médicinales et de la pharmacie et des logements étudiants.
Le campus Érasme abrite l'hôpital Érasme et le Pôle Santé, c'est-à-dire la Faculté de médecine, l'École de santé publique et la faculté des sciences de la motricité (la faculté de pharmacie se trouvant à la Plaine). S'y trouvent également l'École d'infirmières (avec la Haute école libre de Bruxelles - Ilya Prigogine), le musée de la médecine et le musée d'anatomie et d'embryologie humaines.
Le Biopark Charleroi Brussels South, situé sur le site de l'Aéropole de Gosselies (Charleroi) abrite l'Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM), l'Institut d'immunologie médicale (IMI), le Laboratoire de biotechnologie végétale (LBV), le centre multimodal d'imagerie (CMMI), plusieurs spin-offs, un incubateur (Wallonia Biotech SA) et le premier centre intégré de vaccinologie en Région wallonne : ImmuneHealth.
Le Réseau des musées de l’ULB fédère 12 musées de l’université, répartis sur 4 campus bruxellois (Auderghem, Érasme, Plaine, Solbosch) et 2 sites wallons (Charleroi-Parentville, Treignes). À ces 12 musées, il faut ajouter des collections universitaires non ou difficilement accessibles au public (cartothèque géographique, instruments électriques anciens, moulages en plâtre, numismatique, etc.).
Centre de culture scientifique de l'ULB à Charleroi-Parentville
Centre de recherches et d’études technologiques des arts plastiques
Si chacun de ces 12 musées est le résultat d’une histoire particulière parfois ancienne, le Réseau des musées de l’ULB est une association de fait née en [26]. L’objectif de cette opération était de permettre aux acteurs impliqués dans les diverses initiatives muséales de l’université de mieux se connaître et de découvrir les réalisations de chacun d’entre eux. La création d’un réseau des musées de l’ULB est outil de renouvellement de la pédagogie et lieu d’apprentissage. Depuis lors, ces 12 musées se rencontrent mensuellement et ont établi ou réalisent des projets communs, comme un site internet et les Dimanches des musées de l’ULB.
La motivation qui sous-tend les projets du Réseau est le désir de faire rencontrer au public deux types d’institutions aux visages très proches : le musée et l’université. En effet, outils de recherche et de progrès et gardiens du patrimoine, musée et université sont aussi les conciliateurs de l’art et de la science, domaines trop souvent considérés comme antagonistes. Les Dimanches des musées de l’ULB constituent la première concrétisation de ce souhait de voir collaborer ces deux acteurs des scènes culturelles, scientifiques et pédagogiques, dans le but de partager avec le public leurs connaissances et leurs acquis.
En tant qu’association de fait, le Réseau adhère à diverses associations de musées, nationales et internationales, tels le Conseil bruxellois des musées (CBM), l’Association francophone des musées de Belgique (AFMB) ou encore le Comité international pour les musées universitaire (UMAC) de l’ICOM.
Les autorités académiques ont désigné comme « partenaires privilégiés » un nombre restreint d'institutions étrangères. Ce choix est basé, d’une part, sur le nombre et la qualité des relations scientifiques et d’enseignement avec ces institutions et, d’autre part, sur les orientations stratégiques internationales de l’ULB.
Il permet notamment de faciliter le développement de nouvelles collaborations scientifiques avec ces institutions et d’en inviter des collègues dans le cadre de chaires internationales.
Les enseignants occupent l'une des catégories d'emplois suivantes : professeur (définit les enseignements et assure les cours magistraux), professeur associé (assure les cours d'approfondissement), professeur chargé de cours (assure les cours d'application), maître de conférences (encadre des groupes d'élèves et anime des séminaires) ou chargé d'enseignement (encadre les travaux pratiques, expérimentaux ou informatiques).
Louis Seutin (1793-1862) : médecin-chirurgien. Ancien officier de santé de la garde impériale pendant l'annexion à la France, diplômé docteur en médecine de l'université de Delft, il participa comme médecin à la révolution belge de 1830 du côté des révolutionnaires, puis fut médecin-chef de l'armée belge, médecin du roi des Belges Léopold Ier, médecin du tsar de Russie et fondateur de l'Académie royale de médecine. Il se consacra à la modernisation des hôpitaux et lutta en faveur de l'hygiène, obtenant des résultats significatifs dans la lutte contre la fièvre puerpérale. Un de ses apports à l'art médical est sa méthode de réduction des fractures, dite « méthode amovo-inamovible », ainsi nommée parce qu'elle conjugait les avantages des pansements lourds inamovibles, générateurs de complications, et des pansements légers amovibles, mais d'une contention insuffisante. Il introduisit ainsi la mobilisation rapide des malades propice à éviter les escarres et l'ankylose.
Léopold Sancke (1815-1874) : juriste, avocat, professeur et doyen de la faculté de droit, aïeul de Fanny Rodwell, ancienne épouse de Hergé.
Henri Lafontaine (1854-1943) : juriste, prix Nobel de la paix 1913, pour la fondation de l'Institut belge de droit international et de l'Institut belge pour la paix d'où sortit, en 1907, le Bureau international de la paix dont il fut le président. Il est auteur de plusieurs plans de paix et créateur avec Paul Otlet d'un système de classement universel des connaissances destiné à être mis à la disposition du monde entier par les moyens du télégraphe, puis des télex (système ancêtre d'Internet) dont le Mundaneum de Bruxelles fut la concrétisation avec ses millions de fiches, de livres et de documents en tous genres. Fermé et expulsé par les nazis en 1940, le Mundaneum sera installé, à la fin du vingtième siècle, à Mons, Belgique.
Jacques Logie (1938-2007): docteur en droit, avocat puis magistrat, vice-président du Tribunal de commerce de Bruxelles, historien et docteur ès lettres en Sorbonne (1995) pour une thèse sur la magistrature belge sous l'annexion française; également écrivain pour La Révolution belge de 1830 et plusieurs ouvrages sur Napoléon et sur la bataille de Waterloo; président de la chambre du Brabant de la Commission royale des monuments et des Sites.
Joachim Lelewel (1786-1861): historien et géographe d'origine polonaise, un des chefs de la révolution polonaise de 1831, puis exilé en Belgique jusqu'à sa mort survenue à Paris où il était allé donner une conférence.
Élisée Reclus (1830-1905) géographe, concepteur d'une géographie des peuples en liaison avec la géographie physique. Tenant des thèses de l'anarchie, il entra en conflit avec l'université en 1893 et fut à l'origine de la création de l'université nouvelle qui existat de 1894 à 1914.
Albert Brachet (1869-1930) : embryologiste et professeur.
Jules Bordet (1870-1961) : prix Nobel de médecine 1919 pour sa découverte de la réaction de Bordet-Wasserman, découverte décisive dans la lutte contre la tuberculose, disciple de Pasteur, avec qui il travailla, il fonda l'Institut Pasteur de Bruxelles (seul des instituts similaires dans le monde à n'avoir pas été créé à l'initiative de l'Institut Pasteur de Paris).
René Berthelot (1872-1960), philosophe français. Venu enseigner à Bruxelles à l'université de Bruxelles (1897-1907), il influence Eugène Dupréel, créateur de l'école philosophique de Bruxelles.
Eugène Dupréel (1879-1967), d'abord historien avec une thèse sur Godefroid le Barbu, il passe rapidement à la philosophie sous l'influence de René Berthelot (1872-1960) et s'illustre à la tête de l'école philosophique de Bruxelles, évoluant d'une « logique de la relation humaine » à une conception plus large, celle de la sociologie.
Léon Herrmann, latiniste, professeur de littérature latine de 1925 à 1959.
Louis Baes, professeur de résistance des matériaux.
Corneille Heymans (1892-1968) : prix Nobel de physiologie et de médecine 1939.
Albert Claude (1898-1983) : docteur en médecine, spécialiste de la biologie cellulaire, attaché à trois grandes universités belges (Bruxelles, Liège, Louvain), prix Nobel de médecine 1974 conjointement avec Christian de Duve de l'université de Louvain et George Palade de la Rockefeller University.
Georges R. Boulanger (1909-1982) : ingénieur civil des mines, docteur en mathématique de la Sorbonne et président de l'Association internationale de cybernétique. Théoricien de la cybernétique, il en est un des introducteurs en Europe avec le mathématicien français Aurel David. Il organisa les congrès de cybernétique de Namur. Auteur de nombreux ouvrages et communications scientifiques.
Haroun Tazieff (1914-1998) : ingénieur et agronome, puis chercheur en volcanologie et sciences de la terre.
André Jaumotte : ingénieur civil, professeur et recteur, inventeur d'un véhicule à cousin d'air hovercraft nommé P.V. 1 à double étage de pression caractérisé par un système double de contrôle de la surpression d'air par une sustentation centrale doublée d'un jet périphérique de stabilisation et d'orientation.
Alain Robbe-Grillet (1922-2008) : écrivain et cinéaste français, théoricien du Nouveau Roman.
Ilya Prigogine (1917-2003) : ingénieur chimiste, prix Nobel de chimie 1977. Il est l'auteur d'ouvrages qui font autorité dont les plus connus, Entre le temps et l'eternité (avec I. Stengers), Les Lois du chaos et La Nouvelle Alliance haussent l'œuvre de ce chercheur au niveau de la philosophie car l'apport de Prigogine à la science, par sa théorie des structures dissipatives, l'avait amené à aborder la notion de transcendance.
Henri De Page : juriste, avocat, professeur, auteur du Traité élémentaire de droit civil belge.
Jean Paumen (1923-2012) : philosophe belge et auteur de livres et d’articles consacrés à des philosophes modernes et contemporains, de même qu’à des questions de morale et de métaphysique.
François Englert (1932) : lauréat du prix Nobel de physique en 2013 conjointement avec Peter Higgs.
En 1884, après cinquante ans d'existence, l'université publia un premier bilan[28] de ses activités et la biographie des professeurs qui, en un demi-siècle, ont fondé son enseignement.
Robert Goffin (1898-1984) : écrivain, poète et militant wallon
Paul-Henri Spaak (1899-1972) : homme politique socialiste, deux fois Premier ministre, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, membre, pendant la Seconde Guerre mondiale, du gouvernement belge à la tête de l'effort de guerre belgo-congolais, puis président de l'assemblée générale des Nations unies, secrétaire général de l'OTAN, négociateur et signataire du traité de Rome fondant la Communauté européenne
Léon-Éli Troclet (1902-1980) : homme politique socialiste et militant wallon
Karel Jan Bossart (1904-1975) : père de la première fusée américaine Atlas qui a emmené le premier Américain dans l'espace
Françoise Schepmans (1958): juriste, députée fédérale, vice-présidente de la Chambre des représentants, ancienne bourgmestre de la commune bruxelloise de Molenbeek
Florence Reuter (1969) : journaliste et femme politique libérale
Paul Magnette (1971) : politologue et homme politique socialiste
Heidi Cruz (1972) : Managing Director chez Goldman Sachs et épouse de Ted Cruz, Sénateur des États-Unis d'Amérique et candidat aux primaires républicaines pour la présidentielle américaine de 2016
L'université libre de Bruxelles honore également des personnalités de renom pour leurs activités diverses en les nommant docteurs honoris causa. Ne sont repris ci-dessous que les docteurs nommés par l'université et non ceux nommés par les facultés. Par ailleurs, la liste ne remonte pas plus loin que 1973, première année de remise du titre après la scission linguistique.
Voici une liste de certains cercles membres de l'Association des Cercles Étudiants avec leur année de fondation (ndla : et non pas d'intégration dans l'Association des Cercles Étudiants) :
Cercle Polytechnique (1884)
Cercle de Pharmacie (1882, 1884 ou 1886)
Cercle des Sciences (1890)
Cercle de Médecine (1891)
Cercle Solvay (1905)
Cercle d'Histoire (1931)
Cercle d'Agronomie (1936)
Cercle de Droit (1902)
Cercle de Philosophie et Lettres (1936)
Le Semeur (Cercle des étudiants carolos et thudiniens) (1947)
Cercle de Psychologie (1950)
Cercle de l'Institut Supérieur des Traducteurs et Interprètes (Cercle de l'ISTI) (1965)
Cercle des étudiants du centre et sympathisants (CECS) (1966)
Cercle de Philosophie et Sciences Sociales (1969)
Cercle d'Histoire de l'art et Archéologie (1973)
Cercle de Kinésithérapie et d'Ostéopathie (1972)
Cercle de Géographie et Géologie (1976)
Cercle des Étudiants Luxembourgeois à Bruxelles (1979)
Cercle informatique (1976)
Cercle des étudiants de la province de Luxembourg (La Lux) (1991)
Cercle des Architectes réunis (2009)
Cercle de Journalisme et Communication
Cercle de Langues et Lettres françaises et romanes
L'expression la plus ancienne et la plus raffinée du folklore estudiantin est la chanson estudiantine ou paillarde. Certaines datent du 19e siècle. Parmi ces chants, il en est de traditionnels et d'autres caractéristiques de leur époque. L'histoire de la chanson estudiantine de ce dernier demi-siècle à l'ULB est marquée par deux événements majeurs. D'abord, en 1975, la création du festival de la chanson estudiantine qui imposa la création de chansons originales et renouvela et enrichit le répertoire. Ensuite le développement de guildes qui par leurs cérémonies et cantus maintiennent vivant ce patrimoine. Le recueil des chants pratiqués à l'ULB se retrouve dans les Fleurs du Mâle. La première édition, œuvre du Cercle des Sciences, date de 1922. Depuis de longues années, l'Union des Anciens Étudiants en assure les rééditions.
Le Festival belge de la chanson estudiantine[30] est organisé chaque année, depuis 1975, au début du mois de novembre par le Cercle Polytechnique dans l’auditoire Janson méconnaissable. Il s’agit d’un concours de création et d’interprétation de chansons qui se fait par équipes de 4 à 6 chanteurs. Ce festival vise à promouvoir cet art qu’est le chant estudiantin et à en renouveler son répertoire. Lors du Festival, un jury remet une série de prix aux meilleurs groupes. Celui-ci ne se limite pas à l’ULB. En effet, le concours accueille chaque année des groupes venant d’universités et hautes écoles diverses en Belgique. Le Festival, ayant pour mission d’initier le plus grand nombre de personnes à la chanson estudiantine, est ouvert à tout le monde.
Les Guildes de l’ULB ont vu le jour à partir des années ‘80 par l’intermédiaire de quelques étudiants soucieux de remettre le chant étudiant au goût du jour de façon plus formelle que cela ne se réalisait jusque-là. En effet, au fil du temps, son intérêt et surtout sa présence déclinèrent. Seul le Festival belge de la chanson estudiantine maintenait encore ce folklore visible et vivace. Pour ces raisons et bien d’autres, des groupes de jeunes et d’anciens étudiants, voulurent rétablir ces traditions en perdition. Par cette volonté et un large héritage de traditions folkloriques, naquirent les guildes tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Généralement, une Guilde est composée de plusieurs membres ayant des postes définis, ceux-ci organisent au moins un évènement par mois, il peut s’agir de cantus classiques ou à thèmes, aussi bien que de vadrouilles (ndla : il s’agit d’une tournée des bars au cours de laquelle les participants chantent et célèbrent la camaraderie) ou de sorties culturelles. La Guilde a généralement à sa tête un Senior, qui s’assure d’orchestrer tout cela dans une ambiance fraternelle et conviviale. Le Senior est accompagné dans son bureau par le Cantor, qui se charge de lancer et proposer les chants, du Censor faisant respecter le calme et l’autorité à grands coups de bière ou punitions aussi dérisoires qu’amusantes, du Quaestor responsable des finances, du Scriba faisant office de secrétaire, et du Fuchs Mayor gérant les fuchsen (ceux qui servent les boissons) et les fûts. Chaque Guilde ou groupe possède un décorum propre lors de ses cantus. Mais tous partagent l’utilisation de la Corona (où les tables sont disposées en U), l’éclairage à la lueur des bougies et bien entendu la bière.
Voici une liste des principales guildes de l'ULB avec leur année de fondation :
↑En septembre 2015, à la suite de l'intégration des enseignements de traduction et interprétation de l'ISTI et de l'HEFF, les facultés de philosophie et lettres et des sciences sociales et politiques furent réorganisées en faculté de lettres, traduction et communication et faculté de philosophie et sciences sociales[25].
↑Rappelons ici ces arrêts :
Arrêt de la Cour d'appel de 1844 : La Belgique judiciaire, no 69, p. 1 : « Cour d’appel de Bruxelles. Deuxième chambre. L'université libre de Louvain ne représente pas légalement l’antique université de cette ville. Attendu que cette université (l’ancienne université de Louvain), instituée par une bulle papale, de concert avec l'autorité souveraine, formait un corps reconnu dans l'État, ayant différentes attributions, dont plusieurs même lui étaient déléguées par le pouvoir civil; Attendu que ce corps a été supprimé par les lois de la république française; Attendu que l'université existant actuellement à Louvain ne peut être considérée comme continuant celle qui existait en 1457, ces deux établissements ayant un caractère bien distinct, puisque l'université actuelle, non reconnue comme personne civile, n'est qu'un établissement tout à fait privé, résultat de la liberté d'enseignement, en dehors de toute action du pouvoir et sans autorité dans l'État... ».
Arrêt de la Cour de cassation du 26 novembre 1846 : « L'université catholique de Louvain ne peut être considérée comme continuant l'ancienne université de Louvain ; et lorsqu'un acte de fondation a désigné pour collateur un professeur de cette ancienne université, il y a lieu d'y pourvoir par le gouvernement », Table générale alphabétique et chronologique de la Pasicrisie belge contenant la jurisprudence du Royaume de 1814 à 1850, Bruxelles, 1855, p. 585, colonne 1, alinéa 2. Voir également : Bulletin usuel des lois et arrêtés, 1861, p. 166.
↑Maurice Voituron, Le Parti libéral joué par le parti catholique dans la question de l'enseignement supérieur, Bruxelles, 1850 : « et alors aurait paru plus évidente encore aux yeux du pays l'intention du parti catholique de tuer l'enseignement de l'État, afin de ne laisser debout que l'université catholique de Malines, qui allait prendre le titre d'université de Louvain, pour y usurper la renommée de l'ancienne, ainsi que ses fondations de bourses. Cependant, malgré lui, le parti catholique laissa échapper cet espoir par la bouche de son rapporteur M. Dechamps, lorsqu'il disait : « la confiance entourera de telle façon les établissements privés que les universités de l'État, par exemple, deviendront à peu près désertes » »
↑John Barrière, Les Juifs dans la société belge du XIXe siècle : images et réalité, Francis Sartorius, , 134 p., 25 cm (ISBN978-2-35548-101-7, OCLC1039134062).
↑LIBREX, Cercle du libre examen Lire en ligne, certains sont plus politiques comme le Cercle des étudiants libéraux, le Cercle des étudiants socialistes, etc.
↑Edmond Nerincx, « Loi du 12 août 1911 accordant la personnification civile aux universités de Bruxelles et de Louvain », Moniteur belge, Bruxelles, , p. 4846, article no L. 12-08-1911 M.B. 21/22-08-1911 (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑Paul Héger, « Vieux papier », in – Revue de l’université de Bruxelles, trentième année, Bruxelles, université libre de Bruxelles, 1925, p. 171.
↑Maxime Steinberg, Un pays occupé et ses juifs, La Belgique, entre France et Pays-Bas, , Chapitre 4. L'université du libre-examen et ses juifs
↑Paul Aron, José Gotovitch, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, (ISBN9782874950018)
↑Baudouin (Roi des Belges), Piet Vermeylen (Ministre de l'Éducation nationale (néerlandophone)) et Abel Dubois (Ministre de l'Éducation nationale (francophone)), « Loi du 28 mai 1970 modifiant la loi du 12 août 1911 accordant la personnification civile aux universités de Bruxelles et de Louvain et modifiant la loi du 2 août 1960 relative à l'intervention de l'Etat dans le financement des universités libres et de diverses institutions d'enseignement supérieur et de recherche scientifique », Moniteur belge, Bruxelles, (lire en ligne [PDF])
Digithèque Histoire de l'ULB : La Digithèque relative à l’Histoire de l’Université libre de Bruxelles reprend une partie importante des ouvrages et articles publiés au long de son histoire.