Titre original | Fehér isten |
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Réalisation | Kornél Mundruczó |
Scénario |
Kornél Mundruczó Viktória Petrányi Kata Wéber |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Proton Cinema[1] |
Pays de production |
Hongrie Suède Allemagne |
Genre | drame |
Durée | 119 minutes |
Sortie | 2014 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
White God (Fehér isten) est un film dramatique hongro-germano-suédois coécrit et réalisé par Kornél Mundruczó, sorti en 2014.
Ne pas confondre avec le film américain Dressé pour tuer (White Dog, 1982) de Samuel Fuller qui est aussi une parabole sociétale basée sur la manipulation et la révolte d'une meute de chiens dressés.
Il est sélectionné au Festival de Cannes 2014 dans la section Un certain regard dont il remporte le prix[2].
À Budapest, Lili, une adolescente, doit passer trois mois chez son père. Mais celui-ci n'apprécie pas que son ex-épouse lui laisse aussi en garde Hagen, le chien adoré de sa fille. D'autant qu'une loi impose le recensement des chiens bâtards assorti d'une taxe. Les camionnettes de la fourrière patrouillent alors dans la ville pour capturer les nombreux chiens ainsi abandonnés pour ne pas payer cet impôt.
Le père finit par jeter Hagen à la rue, à la consternation de Lili. Elle cherche alors à tout prix à le retrouver, tandis que de son côté, le chien passe d'épreuve en épreuve. Dressé pour devenir un chien de combat, Hagen va montrer des capacités insoupçonnées.
Ce sixième long-métrage de Kornél Mundruczó est produit par Viktória Petrányi pour Proton Cinema en coproduction avec Pola Pandora (Allemagne), Chimney Pot (Suède) et Filmpartners (Hongrie), et avec le soutien d'Eurimages, Film I Vast, ARTE-ZDF et du Hungarian National Film Fund[3].
Le réalisateur écrit le scenario du film après s'être retrouvé face à un chien enfermé dans une cage : « J'ai eu honte (…) d'être là, et lui, derrière des barreaux. Je fais partie d'un système pourri et je le perpétue. C'est là où j'ai compris que je tenais un moyen pour refléter ma société. (…) Les chiens sont la métaphore parfaite pour représenter toutes les minorités », raconte-t-il dans une interview. Le titre fait référence à l'Homme optant le « point de vue d'un chien. Et du point de vue d'un chien, le maître est le dieu. Un chien peut de manière innocente et naïve suivre les humains, comme nous suivons Dieu parfois ». L'auteur du film s'inspire également de l'écrivain sud-africain J. M. Coetzee, à propos de son roman Disgrâce (1999), qui rapporte « l'idée que les plantes, les chiens et toute forme de vie sur Terre doivent jouir des mêmes droits » et du film Dressé pour tuer (White Dog, 1982) de Samuel Fuller, tiré lui-même d'un récit de Romain Gary, Chien Blanc, écrit en 1969 et publié le 20 mars 1970 aux éditions Gallimard « qui fonctionne parfaitement comme une photographie de son époque »[4].
Le réalisateur et son équipe tournent, en [3], entièrement les scènes à Budapest, capitale de Hongrie, dont la fameuse île Sainte Marguerite (Margit-sziget) sur le Danube, le pont Erzsébet et bien d'autres[5].
Kornél Mundruczó dédie son film à la mémoire du grand réalisateur hongrois Miklós Jancsó qui, avant sa mort, avait assisté à la première version, d'une durée de cent cinquante minutes, et lui avait conseillé de la raccourcir en cent dix-neuf minutes[5].
White God est sélectionné dans la catégorie « Un certain regard » et projeté en avant-première en au Festival de Cannes où le réalisateur Kornél Mundruczó récolte le Prix Un certain regard ainsi que la Palme Dog pour les deux chiens acteurs Luke et Body.
Après la sortie dans les salles hongroises en ce , la Belgique et la France le verront à partir du de la même année.
Avant la réception des prix au Festival de Cannes, le critique Aurélien Allin du Cinemateaser résume ce film en « frissons, larmes, euphorie »[6], en revanche, Alexis Campion du Journal du dimanche précise sur cette « ambiance post-apocalyptique qui pourrait bien verser dans l’horreur, […] un peu déprimant. […] Caméra à l’épaule qui tremble tout le temps et qui finit par donner le mal de mer. Excessive enfin, cette musique redondante qui s’immisce dans chaque scène, cherche à faire bondir le spectateur dans son fauteuil. L’idée n’en reste pas moins épatante. Et malgré ses lourdeurs démonstratives, la mise en scène ne manque pas d’habileté »[7]. Jean-Christian Hay de Gala affirme qu'« avec une idée qui n’aurait pu faire l’objet que d’un court-métrage, le réalisateur hongrois nous tient en haleine jusqu’au bout et réussit à faire basculer le spectateur du côté des animaux. Un film au poil »[8].